mercredi 16 janvier 2008

Un nuage d'hydrogène bientôt près de chez vous

Contenant suffisamment d'hydrogène pour créer des millions d'étoiles massives, l'immense nuage de Smith entrera sous peu en collision avec notre Voie Lactée.

Actuellement situé à 8000 années-lumières de notre galaxie, il fonce sur elle à une vitesse moyenne de 250 Km/s; impact prévu dans une quarantaine de millions d'années. Le nuage de Smith est suffisamment volumineux pour générer une spectaculaire interaction avec la Voie Lactée : en effet, il mesure 11 000 années-lumières de long et 2500 de large (soit 15 degrés dans le ciel).

Selon Felix J. Lockman du National Radio Astronomy Observatory, « de la tête à la queue, il couvre presque autant de surface céleste que la constellation d'Orion. Sa forme similaire à celle d'une comète suggère que ses gaz périphériques soient déjà en contact avec la banlieue de la Voie Lactée. En outre, il subit l'attraction gravitationnelle galactique qui le tordra dans tous les sens. Dans une vingtaine ou une quarantaine de millions d'années, son noyau heurtera de plein fouet la galaxie. »

Lockman ajoute : « il s'agit très probablement d'une masse de gaz éjectée par une galaxie voisine en formation. Quand elle téléscopera la Voie Lactée, elle engendrera une énorme flambée d'étoiles en formation. Beaucoup de ces étoiles seront massives et mèneront une existence très brève avant d'exploser comme des supernovas. Dans plusieurs millions d'années, la zone d'impact ressemblera aux feux d'artifice d'un Nouvel An. »

Si notre système solaire était situé dans cette zone d'impact, il ne survivrait certainement pas à d'aussi intenses et perpétuels bombardements gazeux, radioélectriques et thermonucléaires. Bref, la totale en matière physique... Les plus angoissés pour le sort des générations futures peuvent donc laisser Bruce Willis dormir tranquille : la collision aura lieu à des dizaines de milliers d'années-lumières de notre Soleil (voir ce montage réalisé à partir des images du NRAO). Néanmoins, ce type de phénomènes joue également un rôle moteur dans la formation de nouvelles étoiles et de nouveaux systèmes solaires.

Dans une quarantaine de millions d'années, y aura-t-il encore des post-humains sur Terre ou ailleurs pour assister en léger différé à ce meeting astronomique ? Auront-ils (enfin) commis leur suicide biosphérique programmé ou auront-ils été balayés par quelque méchant astéroïde depuis belle lurette ?

Pour ma part, je m'engagerais à vie dans l'Enterprise ou dans Battlestar Galactica... après avoir ramassé tous les paris, pauvres mortels !


Source : National Radio Astronomy Observatory

Article publié et commenté sur Agoravox