vendredi 6 juin 2014

State of Surveillance ou le futur de la police ? (vidéo)

Située près de la "mégalopole" de Los Angeles, la ville de Compton est devenue légendaire pour sa criminalité, très souvent évoquée par des enfants du terroir tels que les rappeurs Dr Dre, Ice Cube et Kendrick Lamar.


Vétéran de l'US Air Force et dirigeant de la société Persistent Surveillance Systems, Ross McNutt a contribué au développement d'outils de surveillance massive destinés à poursuivre des poseurs de bombes en Irak et en Afghanistan. Son innovation repose sur des caméras haute définition embarquées dans des avions de tourisme qui filment la totalité de la ville en continu et stockent les images afin que la police municipale puisse observer et traquer des individus ou des véhicules à partir d'une « chronocarte à la Google Earth », et même reconstituer leurs trajets. La mairie de Compton s'est gardée d'informer les habitants du déploiement expérimental de ce Big Brother volant par crainte d'une inéluctable levée de boucliers.



« Nous avons observé la totalité de la ville de Compton durant les phases de vol. Nous pouvions zoomer sur n'importe quelle partie de la ville, suivre des voitures, voir les gens. L'ensemble de notre système coûte moins cher à l'achat qu'un seul hélicoptère de police. Son coût de fonctionnement à l'heure est également moins cher. Dans le même temps, il surveille une zone 10 000 fois plus large que celle qu'un hélicoptère de police est capable de couvrir. Beaucoup de gens sont gênés à l'idée qu'un œil plane dans le ciel au-dessus d'eux, un Big Brother. Afin de réduire ce genre de plaintes, nous avons décidé de garder le programme plutôt secret. »

À ce jour, aucun service de police américain n'a investi dans le Persistent Surveillance Systems qui pâtit de son incapacité à identifier les visages. Je parie mon argent qu'il en sera autrement dans quelques années grâce aux progrès fulgurants de la « dronautique », des caméras embarquées, de la géolocalisation et de la cartographie en temps réel. Parallèlement, le documentaire State of Surveillance (27 mn) offre un aperçu aussi fascinant qu'inquiétant d'une police capable d'identifier instantanément quiconque grâce aux technologies mobiles (smartphones, tablettes) et au cloud.

Il n'en faut pas plus pour que les multiples défenseurs des libertés électroniques et de la vie privée – dont la fameuse Electronic Frontier Foundation – tirent la sonnette d'alarme. 


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