mercredi 20 décembre 2017

Robots tueurs, science-fiction, prohibition et manipulation

Réalisé par le site Ban Lethal Autonomous Weapons pour sa campagne de sensibilisation Stop Killer Robots, le court métrage Slaughterbots a été présenté à Genève à l'occasion d'une rencontre sur les armes conventionnelles en novembre 2017 et a obtenu un succès fracassant sur les réseaux/médias sociaux.


À mi-chemin de la série Black Mirror et du film Matrix, cette fiction met en scène un essaim de minuscules drones dotés d'une technologie de reconnaissance faciale et munis de charges perforantes, qui sont ensuite utilisés par un mystérieux groupe terroriste pour commettre un massacre dans un amphithéâtre. Des centaines d'étudiants sont précisément identifiés, inlassablement traqués et froidement assassinés par des petits quadcoptères dans les couloirs d'une université. Pas de quartier. Aucune issue possible.


jeudi 19 octobre 2017

Maurice Bellet-Edimo : « Il faut éduquer les acteurs au capital-risque »

Responsable d’activités à Millenium Management, Maurice Bellet-Edimo jouit de plus d'une douzaine d'années de pratique du capital-investissement en Afrique centrale. Ses nombreuses interventions portent essentiellement sur le financement et l'encadrement des PME. Pour ce professionnel, la méconnaissance du capital-risque est la grande pesanteur qui freine l’essor de l’activité au Cameroun. Toutefois, les possibilités de croissance demeurent. Il appelle donc de ses vœux l’éducation des acteurs et le regroupement des professionnels en la matière au sein d’une corporation pour l’éclosion de l’activité et la promotion du métier.



Le capital-risque peine à décoller au Cameroun alors que le pays est déjà à l’ère de l’économie numérique et de l’innovation avec l’éclosion de plusieurs startups. Qu’est-ce qui, selon vous, peut freiner l’essor de cette activité pourtant salvatrice pour les petites et moyennes entreprises ?

Le frein majeur de l'essor du capital-risque dans notre environnement est la méconnaissance que nous avons de ce mode de financement. Parce que mal ou peu connu, le capital-risque est incompris, craint, rejeté. Rappelons que le capital-risque est le capital de participation d'un investisseur professionnel dans une société en création présentant un fort potentiel d'évolution, mais se situant encore à un stade de grands risques, une période post-création au cours de laquelle la société a certes des prototypes, des biens à produire, mais pas encore la parfaite maîtrise de leur fabrication, ni celle de leur commercialisation, ni celle de leur gestion, ni celle de leur croissance. C'est au cours de cette période, voyez-vous que l'on observe le plus grand taux de mortalité des sociétés. Quelques mois pour certaines PME, deux à trois ans pour d'autres.

L'intervention d'un investisseur en capital-risque consisterait alors en un apport en méthodes, stratégie et fonds intelligents pour assurer la sortie de la société du stade de fort risque de mortalité pour la conduire vers le seuil de rentabilité. Il apparait dès lors que le capital-risque n'est pas un mode de financement des entreprises comme les autres. Il a sa singularité, ses exigences qui devraient être révélées, expliquées. La connaissance de ce type de financement, de ses principes, finalité et contraintes d'une part, et la préparation des promoteurs à une relation avec des investisseurs en capital-risque d'autre part seraient de nature à contribuer au développement de ce mode de financement dans notre environnement. Le financement bancaire est bien connu de nos jours, le financement par capital-risque pourrait également être connu de la sorte. Il faut juste y travailler.

dimanche 15 octobre 2017

Humour de geek : peut-on lécher la science ?

Chimie : Non ! Surtout pas !
Physique : Il faut des preuves.
Géologie : C'est souvent nécessaire... et parfois dangereux.
Biologie : C'est le but de tout être vivant
Zoologie : C'est science qui vous léchera.
Astronomie : Si le léchage de la science mène l'espèce humaine sur une autre planète, tentons l'aventure.


Médecine : Consultez la liste des vaccins utiles pour un léchage de la science.
Philosophie : Chaque matin, nous léchons de la science.
Psychologie : Il vaut mieux pas. Le risque de blessure narcissique est élevé.
Économie : Moins le risque est grand, moins les lécheurs fuient. 
Électronique : Seulement si vous ressentez un picotement électrique sur votre langue...
Développement logiciel : C'est le seul moyen de savoir si le code fonctionne.
Design Web : Oui, avec Javascript et Photoshop.
Infographie PAO : Jamais en RVB. Toujours en CMJN.
Cybersécurité : Le léchage de la science ouvrira une porte dérobée (ou backdoor) et introduira un malware dans votre palais.

Autres disciplines : Vos suggestions ? 

lundi 17 juillet 2017

RETEX : la cyberattaque de TV5 Monde (ANSSI)

Le 8-9 avril 2015, la chaîne TV5 Monde (diffusée dans 200 pays) affiche un écran noir. Son site Internet et ses comptes Facebook/Twitter diffusent de la propagande djihadiste.



En réalité, la chaîne d'information francophone est victime d'un "cybotage" particulièrement dévastateur et fait immédiatement appel aux autorités françaises (Police Nationale - cybercriminalité, DGSI et ANSSI) afin de mener une investigation numérique au cœur de ses systèmes, rompant avec la discrétion usuelle des organisations confrontées à des actes cybercriminels.

Après plusieurs semaines d'expertise informatique et de "remédiation" dans les locaux de TV5, les ingénieurs de l’Agence Nationale pour la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI) ont publié une reconstitution (dans un diaporama commenté par plusieurs intervenants) du mode opératoire des pirates dans le système d'information (en ruines) du média francophone. Les professionnels de la cybersécurité et de l'administration systèmes & réseaux apprécieront certainement ce document à sa juste valeur. Néophytes s'abstenir.

En savoir +: Le piratage de TV5 Monde vu de l'intérieur (Le Monde)  

jeudi 19 janvier 2017

L'impossible vérité sur le piratage du Parti Démocrate et les hackers russes

Quelques semaines après l'élection de Donald Trump, les agences américaines de renseignement ont publié une synthèse sur le piratage du Parti Démocrate par des hackers russes et la transmission à Wikileaks des emails dérobés en vue de nuire à la campagne électorale de Hillary Clinton. Malheureusement, la crédibilité de ce rapport fut vite cannibalisée par la culture du secret et par les pesanteurs stratégiques et industrielles de la cybersécurité et du renseignement électronique. 


Publié en décembre 2016 par plusieurs services américains de sécurité (FBI, CIA, DNI, DHS, US-CERT), le rapport Grizzly Steppe était d'abord et surtout un produit dérivé des conclusions de CrowdStrike et de Fire Eye, firmes spécialisées dans la cybersécurité et l'expertise informatique. 

Ce document évoque « 
une activité cyber malicieuse russe », décrit quelques fondamentaux de la guerre d'information made in Russia, et compile des signatures de malwares génériques, des botnets, des fuseaux horaires, des adresses IP et des services Web (Tor, Google, Dropbox, Yahoo!) couramment utilisés par des hackers et des spammers du monde entier... et connus depuis belle lurette par les experts en sécurité informatique qui avaient hâte d'analyser de véritables « indicateurs de compromission » (indicators of compromise) caractérisant précisément la cyberattaque l'intrusion et attribuant incontestablement celle-ci à des hackers russes.

mercredi 11 janvier 2017

Autour du Franc CFA, monnaie de singe ?

Le maintien de l'Afrique francophone dans la zone monétaire Franc CFA doit énormément aux rentes de situation exploitées par la Banque de France et par les élites africaines.


Paradoxalement, les premiers partenaires commerciaux de la France en Afrique sont le Nigéria, l'Angola et l'Afrique du sud, tous dotés de leurs propres monnaies. En outre, le commerce entre les deux zones Franc CFA (UEMOA en Afrique occidentale, CEMAC en Afrique centrale) demeure très faible, essentiellement à cause de cette devise, comme le décrit cette vidéo de #Datagueule

Autrefois unique en Afrique francophone ouest & centre, la zone Franc CFA fut scindée en 1994 (sous l'égide du gouvernement Chirac-Balladur) en deux zones monétaires distinctes... aux monnaies non-convertibles entre UEMOA et CEMAC et à l'extérieur. Avant de se rendre dans un pays africain hors-Franc CFA, en Europe, en Amérique ou en Asie, le voyageur issu d'Afrique francophone ouest/centre doit préalablement convertir ses devises nationales en euros ou en dollars. 


Dans un entretien à France 24 (12 mn), l'économiste togolais Kako Nububkpo et co-auteur de « Sortir l'Afrique de la servitude monétaire » (éditions La Dispute) dévoile la dimension littéralement carcérale de cette monnaie, considérée comme « un outil de servitude volontaire » (sic).