mercredi 23 novembre 2016

Le super-destroyer Zumwalt ne tirera pas sa munition à 800 000 dollars

Conçus dans les années 1990 et mis en service dans les années 2010, les destroyers de classe Zumwalt relèvent d'une technologie de rupture garantissant aux Etats-Unis une avance militech en mer sur la Russie et la Chine.


Fort d'une silhouette sans aspérité « à la Star Wars », d'une signature radar équivalente à celle d'un bateau de pêche, de deux moteurs électriques à induction de 79 mégawatts (permettant de dépasser 30 nœuds soit 56 km/h), de systèmes de bord automatisés et intelligents (supervisés par des serveurs IBM sous Linux capables de résister aux chocs, vibrations et impulsions électromagnétiques) et d'un équipage de 130 marins, le Zumwalt est un imposant bâtiment de 186 mètres de long, de 25 mètres de large et d'une masse de 15 000 tonnes.

lundi 3 octobre 2016

Vive les cyberattaques massives d'objets connectés !

Le 22 septembre 2016 le blog Krebs On Security - du chercheur en cybersécurité Bryan Krebs - fut victime d'une « attaque par déni de service » (DDOS : Distributed Denial Of Service) chiffrée à 620 gigaoctets/seconde, franchissant le record de 300 Go/s. Son hébergeur Akamai s'avoua incapable de protéger le blog d'un tel assaut et expliqua que les contre-mesures nécessaires auraient coûté de 150 000 à 200 000 dollars/an. Heureusement, Google se porta au secours du blogueur démuni avec sa technologie anti-DDOS nommée Project Shield, forte de son immense et résiliente infrastructure numérique. 


Le même jour, l'hébergeur et fournisseur d'accès OVH fut victime d'une attaque du même type estimée à 100-800 Go/s... avec des pics à 1,5 téraoctets/seconde (To/s) ! Les hébergeurs/FAI Psychz Networks et Cogent Communications, le fournisseur de serveurs virtuels privés Choopa et l'éditeur de jeux vidéo Blizzard furent également paralysés par des attaques DDOS de plusieurs centaines de Go/s.


vendredi 23 septembre 2016

Ghost Fleet imagine une guerre Chine vs. Etats-Unis au 21ème siècle

À l'ère de l'humain augmenté, de l'informatique ubiquitaire et de la robotique intelligente, la Chine et les Etats-Unis s'affrontent ouvertement dans l'Océan Pacifique. Les deux belligérants se gardent tacitement de tout recours aux armes nucléaires et manoeuvrent sans retenue sur terre, en mer, dans les airs, dans le cyberespace et dans l'orbite basse. Savamment inspirés par Tom Clancy, les stratégistes Peter W.Singer et August Cole mêlent habilement science-fiction et prospective dans une œuvre au tambour battant. 


Peter Warren Singer, auparavant auteur de Wired For War : The Robotic Revolution And Conflict In The 21st Century, est rédacteur au webzine Popular Science et a étroitement contribué à la conception du très populaire jeu vidéo Call of Duty. Augsut Cole, ex-journaliste spécialisé dans l'industrie militaire au Wall Street Journal et membre de l'International Institute For Strategic Studies, dirige et anime la plate-forme Art of Future Warfare. Les deux auteurs ne cachent guère leur admiration pour Tom Clancy et leur préférence pour son roman Tempête Rouge (Red Storm Rising) qui met en scène une guerre froide brutalement réchauffée en Europe et sur l'Océan Atlantique. Ils sont également influencés par les séries télévisées Battlestar Galactica et Game of Thrones, la saga Star Trek et le film Aube Rouge (Red Dawn).

Entre rapport de tendances et storytelling, les premiers chapitres de Ghost Fleet décrivent les réalignements de la scène stratégique du fait d'une conjonction d'incidents liés au terrorisme nucléaire, à la compétition pour les ressources, à la crise financière, aux transformations environnementales et aux innovations technologiques. Ainsi, tout semble indiquer que les multiples facteurs d’une guerre sino-américaine soient aujourd’hui en mouvement : litiges territoriaux en Mer de Chine, guerres froides navales dans la zone Asie-Pacifique, course régionale aux armements...


dimanche 24 juillet 2016

Daughter – Not To Disappear : noir, énergique et grâcieux

Avec l'album Not To Disappear, Elena Tonra et ses acolytes ont forgé une œuvre post-rock/folk à mi-chemin de Radiohead, de Florence & The Machine, de Coldplay et d'Emiliana Torrini.


Le label britannique 4AD a l'art de dénicher des artistes/groupes qui forcent le respect et l'admiration : Cocteau Twins, Dead Can Dance, This Mortal Coil, Camera Obscura, Bon Iver, Atlas Sound, Grimes, Ariel Pink, Deerhunter, U.S. Girls... et Daughter, composé de la chanteuse anglaise Elena Tonra, du guitariste suisse Igor Hafaeli et du batteur français Remi Aguilella. En 2013, leur première mouture If You Leave avait marqué quelques critiques de la scène indie mais manquait d'un fil conducteur tant sur le plan lyrique qu'instrumental.

jeudi 7 juillet 2016

Laurent Henninger : Vers la fluidification du monde (vidéo)

Laurent Henninger est chargé d’études à la Revue Défense Nationale, rédacteur membre du magazine Guerres & Histoire, et co-anime le séminaire de mastère « Guerre et société à l’époque moderne » à l’université Paris I, et un séminaire sur les « Révolutions technico-militaires » à l’EHESS.


Il a récemment développé les notions « d'espaces solides » (la terre) et « d'espaces fluides » (la mer, les airs, le spectre électromagnétique, le cyberespace et l'espace), entre lesquelles existent des degrés/variétés d'états intermédiaires (les zones littorales, les îles). Le contrôle des espaces fluides - notamment via les réseaux - est la condition sina qua non de la puissance, et ce, afin de mieux maîtriser les espaces solides. L'Angleterre de la Reine Elizabeth I et l'Amérique contemporaine figurent parmi les acteurs qui ont su mettre en oeuvre ces facteurs de puissance aux moyens des marines militaires et marchandes d'abord, et des aviations, des banques, des médias, des technologies et des réseaux inhérents ensuite. 

vendredi 1 juillet 2016

En simulation, l'intelligence artificielle ALPHA écrase un colonel instructeur de l'US Air Force

Colonel Gene Lee (US Air Force) : « ALPHA semblait être au courant de mes intentions et réagissait instantanément à mes changements de tactique et à mes déploiements de missiles. Elle savait comment défaire mes moindres tentatives. Elle se déplaçait instantanément entre positions défensives et offensives. C'est l'intelligence artificielle la plus agressive, la plus réactive, la plus dynamique et la plus crédible que j'ai observée à ce jour. »



Psibernetix est une start-up fondée et dirigée par Nick Ernest - diplômé en ingénierie et sciences appliquées de l'université de Cincinnati, appuyée par un panel d'experts en programmation-développement et en aéronautique issus de cette faculté, et bénéficiant d'un financement du Pentagone. Son produit phare nommé ALPHA est un outil de recherche dédié au contrôle d'avions sans pilote et aux opérations « MUM-T » (Manned Unmanned Teaming) associant automates intelligents et pilotes humains en simulation. Tel Mohammed Ali face à un poids plume, ALPHA a toujours surpassé les intelligences artificielles de l'US Air Force Research Lab... nettement plus abouties que votre meilleur jeu vidéo de combat aérien.


samedi 18 juin 2016

HyperReality ou le futur psychédélique de la réalité augmentée

En 2016, la réalité augmentée est une technologie de niche - confinée aux applications démonstratives, expérimentales ou spécialisées - et doit considérablement gagner sur plusieurs fronts (confort, ergonomie, utilité, standards, prix, etc) avant de conquérir le marché de masse. Dans un futur conditionnel, elle est une technologie grand public envahie par l'e-commerce et donc inondée par le marketing et la publicité - à l'image de l'Internet et/ou du Web social aujourd'hui.


Dans le court métrage HyperReality – tourné à Medellin (Colombie), le designer multimédia Keichi Matsuda imagine un environnement qui fusionne réalité virtuelle, technologies portées (wearable), Internet des Objets, robotique, e-commerce et publicité, et submerge complètement la perception sensorielle et la vie quotidienne d'une citadine de demain.

vendredi 10 juin 2016

En couple : le drone traque, l'hélicoptère frappe

En Afghanistan, l'hélicoptère d'attaque Apache supervise le drone tactique Shadow qui identifie, traque et désigne des cibles mouvantes au sol.



Décliné en plusieurs versions, le Shadow RQ-7 est un drone tactique léger destiné à la reconnaissance, à la surveillance et à l’acquisition de cibles. Déployé à l'échelon d'une brigade, il est pourvu d'une autonomie de 7 heures dans un rayon de 125 km, vole à 110 km/h, décolle et atterrit sur de courtes distances et peut être projeté par une catapulte pneumatique montée sur remorque.

Le drone transmet des vidéos, des métadonnées et des coordonnées de cibles en temps réel à l'hélicoptère d'attaque Apache AH-64E qui « supervise » son vol (en pilote automatique) au-dessus d'un théâtre d'opérations et contrôle ses systèmes de vision et de désignation. Ainsi, l'équipage de l'hélicoptère identifie et surveille des cibles au-delà de la portée des capteurs embarqués, bénéficie de surcroît d'une distance significative de sécurité (environ 80 km) et intervient en phase finale à l'abri (ou presque) d'une mauvaise surprise.


vendredi 3 juin 2016

Des tablettes de réalité augmentée pour la construction navale (vidéo)

Huntington Incalls Industries (HII) est une entreprise de construction navale militaire qui fournit des porte-avions, des sous-marins, des navires amphibies et divers types de bâtiments à l'US Navy, à l'US Marine Corps, à l'US Coast Guard et à divers clients étrangers.


Au salon Sea Air Space (Washington D.C), cette firme a exposé son projet d'utiliser des tablettes de réalité augmentée dans la construction navale. Ainsi, les professionnels de la construction / mécanique navale seront virtuellement dotés d'une vision quasi transparente et sélective des multiples couches réelles de l'architecture d'un bâtiment et pourront donc mieux orienter les techniciens.

vendredi 29 avril 2016

Confessions d'un hacker politique en Amérique latine

L'édition avril 2016 du magazine / webzine Bloomberg raconte la vie et les oeuvres d'un hacker politique de haut niveau qui a piraté des élections en sourdine pendant une décennie et crée actuellement des remous dans plusieurs chancelleries et partis politiques d'Amérique latine. Résumons cette histoire très réelle qui mérite probablement une adaptation cinématographique...


Andrés Sepulveda, 31 ans, est né à Bucaramanga (Colombie) d'une mère secrétaire et d'un père agriculteur et activiste férocement opposé à la culture de coca et donc régulièrement menacé de mort par les cartels de la drogue. Sa famille déménagea à plusieurs reprises puis s'installa à Bogota où il apprit à utiliser un ordinateur et fut inscrit dans une école d'informatique.

En 2005, son frère aîné est un consultant en publicité impliqué dans la campagne électorale du candidat (et actuel président) colombien Alvaro Ulribe et requiert ses talents pour pirater le site Internet d'un parti adverse, dérober une base d'adresses email et inonder celles-ci de fausses informations moyennant 15 000 $ mensuels en espèces. Son recruteur et mentor Juan José Rendon, consultant politique vénézuélien basé à Miami, diplômé en psychologie et fort d'une solide expérience professionnelle dans le marketing et la publicité (souvent surnommé le « Karl Rove d'Amérique latine »), avait pressenti que les hackers pouvaient être complètement intégrés à une campagne électorale afin de mener des « attaques publicitaires », d'identifier et cibler les personnages clés des partis adverses, de décourager ou dissuader des franges d'électeurs et de provoquer une baisse du taux de participation.

mercredi 27 avril 2016

Instantanés hérétiques et "selfies" populaires du Languedoc-Roussillon médiéval

Au Moyen-Âge, les marchands, les bourgeois et les taverniers du Languedoc-Roussillon peignaient les plafonds et les murs de leurs maisons avec des compositions qui n'avait aucune teneur artistique, religieuse ou décorative : des scènes d'amour, un fou à grelot exhibant son anus, une figure grimaçante dessinée par un archevêque, des moines dans un bordel vus par un curé... Blasphème !


Ces oeuvres méconnues, récemment restaurées par accident sous des badigeons ou des faux plafonds, relèvent d'un art populaire qui dépeignait la vie quotidienne au XVème siècle, en marge des témoignages aristocratiques ou religieux et des manuscrits faisant référence pour cette époque. Elles avaient surtout une vocation à la fois personnelle et sociale de faire-valoir pour leurs auteurs et, selon les chercheurs du CNRS, évoquent peu ou prou la photographie instantanée et les "selfies" de nos très contemporains réseaux sociaux.

mercredi 20 avril 2016

Le dernier jour de Pompéi sous la colère du Vésuve (vidéo)

Lors d'une journée d'été de l'an 79, une violente éruption du Vésuve provoqua l'enfouissement de la riche cité romaine de Pompéi sous plusieurs mètres de cendres volcaniques et la mort de 17 000 personnes. Les villes voisines d'Herculanum, Oplontis et Stabies furent également ensevelies.


Selon le webzine Hérodote, “la précédente éruption du Vésuve remontait à 3500 ans avant JC et n'avait laissé aucun souvenir dans la mémoire des hommes. Aussi les Romains ne savaient-ils même pas que la montagne fertile dominant la baie de Naples était un volcan ! Pourtant, une alerte avait eu lieu le 5 février de l'an 62, sous le règne de l'empereur Néron. [...] En une heure, le volcan propulse dans l'atmosphère un énorme nuage de cendres brûlantes en forme de pin parasol. À plusieurs kilomètres de hauteur, ces cendres d'un total de plusieurs millions de tonnes se refroidissent et retombent sous forme de poussières et de pierres ponce sur Pompéi. On parle de nuées ardentes. Sur les 10 000 à 15 000 habitants que devait compter Pompéi, on en a retrouvé à ce jour 2000 qui ont succombé par asphyxie. Habitués aux tremblements de terre mais ignorant tout du volcanisme, ils avaient négligé de fuir quand il en était encore temps. Quelques heures plus tard, une coulée composée de roches en fusion et de cendres, dite pyroclastique, dévale la pente du Vésuve et carbonise instantanément Herculanum et ses habitants. On retrouvera deux mille ans plus tard des débris de squelettes. Au total, en près de 24 heures, le Vésuve entraîne la mort de plusieurs milliers de personnes dans les villes et les campagnes du golfe de Naples.”


vendredi 1 avril 2016

Rise préfigure une (énième) guerre Humains-Robots (vidéo)

Réalisé par David Karlack et financé par Kickstarter  à hauteur de 34 000 €, le court métrage Rise met efficacement en scène une révolte des robots intelligents – dotés d'une solide conscience d'eux-mêmes - contre leurs oppresseurs (et suppresseurs) humains.


Ce court métrage a tout l'air d'une bande-annonce de très bonne facture et ne compte guère déroger aux codes du genre en s'inspirant de Terrminator, de Matrix, d'i-Robot et de la série suédoise Real Humans, en plus de s'offrir les talents de Rufus Sewell (Dark City, Hercules) et d'Anton Yelchin (Star Trek Into Darkness).


Il ne reste plus qu'à espérer que l'éventuelle version cinéma de cette énième guerre hommes-machines soit à la hauteur des espérances...

mercredi 30 mars 2016

Quand le téléphone menaçait la bonne société

Dans les années 1870, l'invention de Graham Bell était un véritable calvaire : les interférences avec lignes électriques parasitaient considérablement les communications et les récurrentes fuites d'acide endommageaient les batteries. Néanmoins, le procédé n'en était pas moins révolutionnaire : discuter instantanément avec une personne située à mille lieux était une fascinante première.


Entre 1880 et 1900, le parc américain de téléphones gagna considérablement en qualité et passa de quelques milliers à plus d'un million d'unités. Les plus gros utilisateurs furent les pharmacies, les commerces et les grandes entreprises qui mirent en œuvre de solides collaborations à l'échelle nationale et étendirent drastiquement leurs chalands et leurs circuits d'approvisionnement.

À la fin du 19ème siècle, le téléphone était présenté comme un outil spécialement destiné « aux savants et aux hommes d'affaires ». Il n'était guère question d'utiliser ce canal pour des discussions courantes et bon nombre de détenteurs de téléphones interdisaient strictement à leurs épouses « d'échanger leurs fadaises […] hautement nuisibles pour les affaires », selon Michele Martin, professeur à l'université de Carleton (Canada).


jeudi 24 mars 2016

Le Bureau (FBI) vs. La Firme (Apple) : deus ex machina ?

Préambule. Après l’attaque terroriste de San Bernardino (Californie) qui fit 14 victimes en décembre 2015, le FBI mit la main sur l'iPhone d’un djihadiste et demanda à Apple d'accéder aux contenus chiffrés du smartphone. Mais la firme à la pomme refusa au nom de la protection des données personnelles de ses clients. Entre dilemmes cornéliens et pièges abscons dans une ambiance claire-obscure, le Bureau et la Firme s'étaient engagés dans une féroce bataille judiciaire et médiatique passablement décryptée quelques jours plus tôt sur ce blog. Deux jours avant le procès, le FBI avait requis l'annulation de la procédure judiciaire (sommant Apple de fournir son assistance) du fait de l''intervention d'une mystérieuse tierce partie.



Dans l'article précédent consacré au duel opposant le Bureau et la Firme, j'avais évoqué l'hypothèse d'un contractuel du FBI en informatique légale ou en récupération des donnéesEn l'occurence, il s'agit de Cellebrit, entreprise israélienne spécialisée dans l'informatique légale (ou computer forensics, qui est à l'investigation numérique ce que la médecine légale est à l'enquête criminelle) pour terminaux mobiles. Cette filiale de la firme japonaise Sun fournit ses services à une centaine de services de police, d'administrations judiciaires et d'armées dans le monde et est une partenaire du FBI depuis 2012. Sa solution Universal Forensics Extraction Device (UFED) a eu raison du chiffrement du Blackberry et ferait de même avec celui du Samsung Galaxy S7 bientôt disponible à la vente. Selon son dirigeant Leoor Ben Peretz, l'entreprise a récemment estimé qu'UFED peut également venir à bout du chiffrement intégré au système d'exploitation iOS 8 intégré à l'iPhone 5C, sans risque d'effacement de la mémoire et de ses contenus tant convoités par le Bureau.


mardi 22 mars 2016

Le duel entre le Bureau (FBI) et la Firme (Apple) est-il terminé ?

Préambule. Après l’attaque terroriste de San Bernardino (Californie) qui fit 14 victimes en décembre 2015, le FBI mit la main sur l'iPhone d’un djihadiste et demanda à Apple d'accéder aux contenus chiffrés du smartphone. Mais la firme à la pomme refusa au nom de la protection des données personnelles de ses clients. Entre dilemmes cornéliens et pièges abscons dans une ambiance claire-obscure, le Bureau et la Firme s'étaient engagés dans une féroce bataille judiciaire et médiatique passablement décryptée quelques jours plus tôt sur ce blog.


Deux jours avant l'audition des parties concernées par le procès de San Bernardino, le FBI a requis l'annulation de la procédure judiciaire sommant Apple de fournir son assistance au déchiffrement (en développant un quasi système d'exploitation dédié, souvent surnommé FBIOS ou GovtOS) du iPhone 5C incriminé.

Dans sa note adressée au tribunal fédéral de Californie, le Bureau affirme « qu'une tierce partie a démontré [au FBI] une méthode possible de déverrouillage de l'iPhone de Farouk [un des auteurs de l'attentat terroriste]. Un test est nécessaire pour déterminer si cette méthode est viable afin de ne pas compromettre les données sur l'iPhone de Farouk. Si la méthode est fiable, elle devrait éliminer la nécessité d'une assistance d'Apple établie dans l'All Writs Acts [...] Le FBI poursuivant ses propres recherches, et du fait de la publicité et de l'attention suscitées à l'échelle internationale par cette affaire, des gouvernements étrangers ont communiqué avec le gouvernement américain et offert des pistes de recherche possibles. »

samedi 19 mars 2016

Entre les feux du Bureau (FBI) et de la Firme (Apple)

Après l’attaque terroriste de San Bernardino (Californie) qui fit 14 victimes en décembre 2015, le FBI mit la main sur l'iPhone d’un djihadiste et demanda à Apple d'accéder aux contenus chiffrés du smartphone. Mais la firme à la pomme refusa au nom de la protection des données personnelles de ses clients. Entre dilemmes cornéliens et pièges abscons dans une ambiance claire-obscure, décryptons passablement ce bras de fer judiciaire et médiatique entre le Bureau et la Firme.


L'hypocrisie ou la schizophrénie des Fédéraux. Quelques années plus tôt, les administrations américaines (et européennes) critiquaient régulièrement l'absence ou l'insuffisance des solutions d'infosécurité et de chiffrement intégrées aux produits / services commerciaux. Les données personnelles ou sensibles étaient des proies faciles pour les cybercriminels de tout poil et pour les hackers (chinois ou russes. Forcément). De nombreuses firmes technologiques telles qu'Apple ont hissé la barre et sont aujourd'hui accusées par ce même gouvernement de faire obstruction aux enquêtes légales avec des solutions de chiffrement plus solides... ou de s'entêter dans leurs stratégies marketing.

Le choc des volontés. Apple est une firme multi-milliardaire (deuxième capitalisation boursière mondiale derrière Google) qui vend chaque année des millions de produits / services technologiques dans le monde. Le FBI est une autorité fédérale de police judiciaire et un service de renseignement sur le territoire américain. L'une est d'abord et surtout soucieuse de ses clients, l'autre est très à cheval sur ses investigations.

lundi 7 mars 2016

Armes anti-drones : fusil DroneDefender et bazooka SkyWall (vidéo)

Les petits drones commerciaux / civils prolifèrent à la vitesse TGV et survolent ou approchent des lieux sensibles / interdits que leurs opérateurs feraient mieux d'éviter ou d'oublier : aéroports, prisons, bases militaires, centrales nucléaires, bâtiments gouvernementaux, etc. D'où la nécessité de concevoir des armes portables anti-drones inspirées des armes à feu...


Conçu à partir d'un fusil d'assaut AR-15, le DroneDefender intercepte un drone intrus avec une impulsion électromagnétique (dans la bande ISM) d'une portée de 400 mètres. Brutalement privé de géolocalisation et de communication avec son opérateur, l'appareil visé déclenche son protocole d'urgence (atterrissage, vol stationnaire ou retour au point d'origine) et passe sous le contrôle du porteur de l'arme anti-drone.

jeudi 3 mars 2016

La technologie ne tuera pas la destruction créatrice

Robocauste 20XX. Depuis quelques années, économistes, technologistes, industriels, chercheurs et journalistes chantent l'apocalypse du travail à l'unisson : la troisième révolution industrielle détruira plus de la moitié des emplois en Europe et en Amérique du nord, des industries entières seront « ubérisées » à la vitesse RPG, le marché du travail sera d'autant plus polarisé entre des métiers très qualifiés et des jobs précaires, les classes moyennes ne seront plus que les ombres d'elles-mêmes, pataugeant dans des cauchemars dystopiques et plébiscitant des tribuns populistes ou extrémistes... sans compter les Cassandre versés dans scénarios à la Terminator/Matrix : des machines hyper-intelligentes se répliquent et s'améliorent toutes seules comme des grandes, et confinent l'humanité à l'errance, à la survie ou à l'esclavage. Pilule bleue ou pilule rouge ?


En effet, l'inexorable convergence des TIC, des intelligences artificielles et des robots est un véritable massacre pour les cols bleus/blancs = les classes moyennes dans les pays industrialisés ou émergents. Au-delà de cette tragique réalité et en deçà des perspectives alarmantes ou hyperboliques - à l'image des maux de l'Internet et des merveilles de la « nouvelle économie » dans les années 1990-2000, les futurs économiques seront nettement plus nuancés.

vendredi 26 février 2016

Memories 2.0 : que valent réellement nos vies numériques ? (vidéo)

En 2020, un violent orage électromagnétique détruit la totalité des architectures informatiques, des applications  et mémoires numériques, paralysant les sociétés/économies et mettant hors-service tous les robots et humanoïdes. Quatre années seront nécessaires pour reconstruire, améliorer et mieux sécuriser cette "cyberstructure" globale (Internet, systèmes d'exploitation, administrations, banques, interfaces, mémoires, etc).


Le Cloud 2.0 (re)démarre sur les chapeaux de roue et l'humanité en devient d'autant plus addictive. Dans cet univers joliment dystopique, un artiste numérique mu par une féroce réussite professionnelle et plongé dans un profond désarroi existentiel, recherche désespérément son amoureuse perdue de vue peu avant le cataclysme technologique.

lundi 22 février 2016

Spin Doctor américain vs. Troll russe

USA : La Russie est la menace ultime pour l'Amérique et pour le monde. | Russie : L'Amérique veut dominer le monde et soumettre la Russie.


USA : La Russie est obsédée par son passé impérial et veut restaurer sa grandeur soviétique. Nous protégerons l'Europe contre ses visées expansionnistes.
Russie : L'Amérique défend jalousement l'ordre mondial et veut enrayer son déclin. Nous protégerons l'Eurasie contre ses ambitions hégémoniques.

mercredi 10 février 2016

Le Sherp, buggy amphibie de l'apocalypse (vidéo)

Les Russes sont tarés, rustiques et ingénieux... surtout quant il s'agit de traverser des forêts, des marécages, des lacs/fleuves gelés et des déserts. Un malheur ne venant jamais seul, Aleksei Garagashian, ingénieur en mécanique et patron de la firme saint-petersbourgeoise Sherp, est persuadé de l'imminence de l'apocalypse et a conçu un monstre tout-terrain pour les derniers survivants...


Muni de roues XXL et de pneus autogonflants (brevetés), le Sherp peut franchir des obstacles hauts de 70 cm, rouler sur la glace et flotter sur l'eau. Dépourvu de roues directrices, ce plantigrade mécanique pivote comme un tank grâce au système de freinage intégré aux roues intérieures.

mardi 9 février 2016

Coup de cœur : Dix minutes de chasseur russe SU-35 (vidéo)

Lors du salon aéronautique du Bourget de l'été 2013, le chasseur russe Soukhoï SU-35 a fait une époustouflante démonstration de sa « super-manœuvrabilité », due essentiellement à sa puissante poussée vectorielle et à sa remarquable (et élégante) aérodynamique.


Étape intermédiaire entre le SU-27 et le T-50, cet appareil multirôle de quatrième génération peut littéralement tordre et quasiment suspendre sa trajectoire en vol.  

mercredi 3 février 2016

Microsoft HoloLens imagine le match de football en réalité augmentée

La firme de Redmond brille très souvent dans des futurs technologiques qu'elle met rarement ou péniblement en œuvre. Durant le premier trimestre 2016, elle commercialisera la version d'essai (ou version développeur) de son casque HoloLens de réalité augmentée... pour la modique somme de 2700 € / 3000 $ !


De fait, Microsoft vend du rêve (marketing) en imaginant cette diffusion holographique des matches de football américain via HoloLens, laissant présager une vision innovante et très séduisante des compétitions sportives. Dans quelques années / décennies, le tournoi de football / rugby se jouera aussi sur votre table basse et les statistiques des matches défileront dans votre salon... en espérant que les fédérations sportives, les chaînes de télévision et les infomédiaires ne fassent pas trop de chichis.

vendredi 22 janvier 2016

Comment l'Afrique occidentale a vaincu le virus Ebola

En 2014, l'épidémie du virus Ebola s'étendait à la Sierra-Leone, au Libéria et à la Guinée, causant la mort de 11 315 personnes (pour 28 637 cas recensés) et de 581 membres du personnel soignant (médecins, infirmiers, etc).


Craignant une pandémie mondiale, l'Organisation Mondiale de la Santé, plusieurs gouvernements, ONG, instituts de recherche médicale et scientifiques du monde entier portèrent assistance à trois pays très pauvres concentrant 99% des victimes, et confrontés à une crise sanitaire sans précédent avec des systèmes de santé rudimentaires ou gravement sinistrés.